Depuis la fin de la guerre froide, les interventions internationales se sont multipliées, et ont profondément évolué. Qu’elles soient justifiées par le registre sécuritaire ou humanitaire, elles ont, d’une certaine manière, conduit à réhabiliter la guerre dans les relations internationales, celle-ci étant maintenant vue comme inévitable, voire légitime et morale.
C’est l’idée au centre du livre Justifier la guerre ? dirigé par Gilles Andréani, professeur associé à l’Université Paris II, ancien directeur du Centre d’analyse et de prévision au ministère des Affaires étrangères, et Pierre Hassner, directeur de recherche émérite au CERI, Centre d’études et de recherches internationales de Sciences Po. Contribuent à l’ouvrage douze auteurs internationaux, politologues, diplomates, juristes, historiens, philosophes...
Ce livre s’interroge sur le recours à la force aujourd’hui, alors que la violence se développe sous de multiples formes (guerres civiles, nettoyage ethnique, génocide...), dont certaines semblent nouvelles, comme le terrorisme. La question centrale de l’ouvrage est donc : comment moderniser les théories de justification de la guerre ?
L’ouvrage est très dense, et propose autant de pistes de réflexions qu’il a d’auteurs, ceux- ci ne partageant pas toujours les mêmes points de vue. Il est organisé en quatre parties. La première porte sur la moralité du recours à la force dans le monde actuel. Elle est suivie par une partie sur le terrorisme et le contre-terrorisme. La troisième partie se penche plus spécifiquement sur les idées d’autorité et de légitimité, avant que l’ouvrage ne se conclue par l’épreuve des faits, avec les cas du Kosovo, de la Libye, de l’Irak et de l’Afghanistan.
Édité une première fois en 2005, le livre a été revu et modifié à la suite de l’évolution des situations d’intervention au cours de ces dernières années, avec l’entrecroisement des concepts de “guerre sécuritaire”, de “guerre humanitaire” et de promotion de la démocratie. La recrudescence des interventions a, par ailleurs, conduit au retour des questionnements concernant l’aspect moral et éthique de ces actions.
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